Changement de chaudière : pourquoi et à quels prix ?

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C’est un secret de polichinelle mais la plupart des Français possèdent une chaudière inadaptée à leurs besoins en chauffage. Or, le chauffage représente 62 % des dépenses d’énergie du logement, c’est donc un poste de dépense très important qu’il convient de ne pas négliger ! On vous explique les raisons pour lesquelles on peut être amené à changer de chaudière, et à quoi vous attendre en termes de prix.

Pourquoi changer de chaudière ?

En fonction du modèle de chaudière que vous avez choisi, de la qualité de l’appareil, de son utilisation et de son entretien, votre chaudière doit avoir une durée de vie située entre 10 et 20 ans. Il y a donc bien un moment où vous devrez la changer ! Même s’il existe quelques astuces pour allonger la durée de vie de sa chaudière (un entretien régulier, purger les radiateurs en début de saison, baisser le chauffage la nuit, ne pas l’utiliser à puissance maximale, etc.), changer votre chaudière après 10 à 20 ans d’utilisation est un impératif pour assurer votre sécurité et vous permettra en même temps de faire des économies sur votre facture énergétique.

Pour savoir si c’est le moment pour vous de changer de chaudière, vous pouvez réaliser un diagnostic énergétique : ce diagnostic vous permettra de déterminer les pertes de chaleur au sein de votre logement, et d’affiner le modèle de chaudière le plus adapté à votre type de logement et à vos besoins.  

Pourquoi changer sa chaudière et quels sont les coûts
Pourquoi changer sa chaudière et quels sont les coûts ? Source : primes-energie.leclerc

Combien coûte le changement de chaudière ?

Si le changement d’une chaudière est très important, il n’en reste pas moins assez coûteux. En effet, il faudra prendre en compte plusieurs postes de dépense :

  • L’achat de la chaudière
  • La pose de la chaudière
  • Les coûts d’entretien et de maintenance de votre nouvelle chaudière 
  • La consommation

Selon le type de chaudière, l’entretien et la maintenance coûte entre 100 et 250 € par an. Quant au prix d’achat de la chaudière, il va grandement varier en fonction des modèles. Voici quelques exemples de prix en fonction des différents modèles disponibles sur le marché :

  • La chaudière à condensation gaz : 2 500 à 5 500 €
  • La chaudière à bois : 5 000 € à 25 000 €
  • La chaudière à granulés de bois automatique : 6 000 à 20 000 €
  • La pompe à chaleur aérothermique : 8 000 à 18 000 €
  • La pompe à chaleur géothermique : 11 000 à 25 000 €

N’hésitez pas à demander plusieurs devis à différents professionnels pour choisir le système de chauffage le plus adapté à vos besoins en fonction de votre budget.

Lire aussi : rénovation énergétique : quelles aides pour quels cas en 2019 ?

Les aides financières pour changer de chaudière

Heureusement, de nombreuses aides financières sont disponibles pour vous soutenir dans l’achat d’une nouvelle chaudière. Les lois évoluant chaque année au même rythme que les avancées technologiques dans le domaine des chaudières, vous pouvez également demander de l’aide pour le changement d’une chaudière auprès d’un service internet de conseil en économies d’énergie.

Le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE)

Le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) ou crédit d’impôt rénovation est un dispositif fiscal destiné aux personnes qui souhaitent effectuer des travaux d’amélioration énergétique. Pour être éligible, ces travaux doivent concerner la résidence principale, qui doit être située en France et achevée depuis plus de 2 ans, et ils doivent être effectués par un artisan ou une entreprise détenant la mention RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). 

La prime attribuée est forfaitaire et dépend du type de travaux (dans la limite de 75 % de la dépense). Par exemple, pour l’installation d’une chaudière à granulés, les ménages aux revenus intermédiaires pourront disposer d’un crédit d’impôt de 4 000 €, et pour l’installation d’une pompe à chaleur air-eau, d’un crédit d’impôt de 2 000 €. Les chaudières fioul ne sont pas éligibles, y compris celles à haute performance énergétique. 

Attention, le CITE est voué à disparaître en 2021. Il sera remplacé par la prime forfaitaire MaPrimeRénov’. Pour le moment, il est maintenu de manière transitoire pour les ménages non éligibles à la nouvelle prime (les foyers aux revenus intermédiaires et aisés). 

Bon à savoir : on peut cumuler le CITE avec d’autres aides financières : l’éco-PTZ et la TVA réduite. 

MaPrimeRénov’

MaPrimeRénov’ est une aide forfaitaire, soumise à condition de ressources, et qui remplace progressivement le CITE. Comme le CITE, cette aide est destinée aux propriétaires, qui effectuent des travaux dans leur résidence principale. Elle est déjà disponible pour les ménages aux revenus très modestes et modestes. Les ménages aux revenus intermédiaires pourront en bénéficier en 2021, et les ménages aux revenus très élevés ne sont pas éligibles. 

Quant au montant de la prime forfaitaire, elle dépend également du type d’équipement. Par exemple, pour installer une chaudière à granulés, les revenus très modestes disposeront de 10 000 € et les revenus modestes de 8 000 € ; et pour installer une pompe à chaleur air-eau, ils disposeront respectivement de 4 000 et 3 000 €. 

Bon à savoir : MaPrimeRénov’ est cumulable avec les certificats d’économie d’énergie (CEE), l’éco-PTZ, le chèque énergie, et certaines aides locales. 

La prime énergie

La prime énergie ou « Coup de pouce économie d’énergie » est attribuée aux ménages qui souhaitent remplacer leur chaudière au fioul pour une chaudière à énergie renouvelable (chaudières biomasse, pompes à chaleur aie-eau, eau-eau ou hybrides). Elle atteint un montant de 2 500 € pour les ménages les moins modestes à 4 000 € pour les ménages les plus modestes. Pour en bénéficier, vous devez faire installer votre chaudière par un professionnel reconnu RGE, et en faire la demande sur le site internet dédié. La prime vous sera alors versée par virement ou par chèque, ou directement déduite de la facture des travaux. 

La Prime énergie est cumulable avec le CITE et l’éco-PTZ. 

La prime énergie EDF

La prime à la conversion des chaudières au fioul

Ce dispositif lancé en 2019 vise à aider les Français à remplacer leur chaudière au fioul par une chaudière basse consommation, pour un coût d’un euro symbolique. Avec cette aide, le gouvernement souhaite remplacer 20 % des chaudières au fioul en France d’ici 2 ans. 

Cette aide se matérialise de manière différente en fonction des opérateurs énergétiques. Par exemple, Engie propose de remplacer les chaudières au fioul ayant plus de 15 ans par des chaudières à gaz basse consommation pour 1 € pour les ménages très modestes, et 299 € pour les ménages modestes. Total base son offre sur des prêts à taux zéro, et EDF propose des primes de 3 500 à 5 500 € selon les revenus du ménage, pour l’installation d’une pompe à chaleur. 

Cet article peut vous intéresser : gaz propane ou gaz butane : lequel est le plus adapté à vos besoins ?

L’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ)

L’éco- prêt à taux zéro ou éco-PTZ est un emprunt sans intérêts de remboursement qui vise à financer certains travaux d’amélioration de la performance énergétique, notamment le remplacement d’une chaudière. La chaudière installée doit être une chaudière à condensation, une chaudière micro-génération à gaz, une pompe à chaleur air-eau, une pompe à chaleur géothermique à capteur fluide frigorigène, ou encore une chaudière à bois. Le prêt peut aller jusqu’à 30 000 € et est remboursable sur 15 ans maximum.  Il n’est pas soumis à des conditions de revenu. 

La TVA à taux réduit

N’oublions pas également la baisse de TVA ! Ce dispositif permet de réduire le taux de TVA d’une nouvelle chaudière à 5,5 % (pour les chaudières éligibles au CITE) ou à 10 % (pour les chaudières à haute performance énergétique mais non éligibles au CITE). Pour en bénéficier, le logement doit être une résidence et non un local professionnel, il doit être achevé depuis plus de 2 ans, et l’installation de la chaudière doit être réalisée par une entreprise. 

Les aides de l’Anah

L’Agence nationale de l’habitat (Anah) propose également des aides dans le cadre de son programme « Habiter mieux », qui vise à soutenir la rénovation thermique des logements. Le montant des travaux (s’ils sont effectués par un professionnel reconnu RGE et portent sur l’installation d’une chaudière à haut rendement basse température ou d’une chaudière à condensation) est pris en charge à hauteur de 35 à 50 %, en fonction des ressources, et avec un plafond de 20 000 € HT. Selon le type d’appareil, l’aide peut donc aller de 1 225 à 3 500 € pour les revenus modestes et de 2 500 à 7 500 € pour les revenus très modestes. 

Les aides de l’Anah sont cumulables avec le CITE et l’éco-PTZ. 

Le chèque énergie

Le chèque énergie est une aide destinée aux foyers avec un revenu fiscal de référence inférieur à 10 700 € / an pour une personne seule, 16 050 € / an pour un couple, 19 260 € / an pour un couple avec un enfant, et 3 210 € / an en plus pour toute personne supplémentaire dans le foyer. Les équipements éligibles sont la chaudière à condensation et la chaudière à micro-cogénération. Toutefois, le montant de l’aide attribuée reste faible (48 à 227 € en 2020). 

Les aides locales

Enfin, en fonction des régions, départements ou communes, vous pourrez bénéficier d’aides supplémentaires. Pour en savoir plus, consultez le site de l’agence nationale d’information sur le logement (Anil). 


En résumé, le changement d’une chaudière désuète est désormais encouragé par des politiques fiscales très attractives et des aides étatiques multiples. En effet, les nouvelles chaudières utilisent des technologies de pointe qui leur permettent d’être davantage performantes, ce qui permet de réduire sa facture énergétique et, par la même, l’impact de sa consommation énergétique sur l’environnement. C’est le cas notamment des chaudières à condensation ou à cogénération, parfaitement en accord avec les objectifs de réduction des émissions de CO2 fixés par la COP21 de 2015.

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